Déclaration de l’AIJD pour les 5 de Miami

 

L’A I J D salue la décision prise le 9 août 2005 par la 11th Circuit Court of Appeal à Atlanta dans l’affaire de Cinq Cubains et tient a remercier et féliciter l’équipe de défense des Cinq de Miami et de la National Lawyers Guild des USA qui est intervenue dans la procédure en présentant un papier d’amicus curiae.

Les Cinq de Miami, Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Ramón Labañino, René González et Fernando González, vivaient à Miami ou ils observaient les activités de groupes d’extrême droite qui organisent les actions violentes contre Cuba.

Ils ont été arrêtés par le FBI en septembre 1998, poursuivis, déclarés coupables et condamnés en décembre 2001 sur la base d’une accusation de conspiration en vue de commettre l’espionnage et le meurtre. Le procès devant un tribunal à Miami a duré plus d’un an et ne peut en aucun cas être considéré comme un procès équitable devant un tribunal indépendant. Ils ont écopé de peines allant de 15 ans à une double condamnation à perpétuité.

La décision de poursuivre les Cinq activistes anti-terroristes est en contradiction flagrante avec la rhétorique officielle de l’administration Bush sur la soi disant “war on terror”.  Les Cinq surveillaient des groupes tels que « Alpha 66 », « Omega 7 », « Brothers to the Rescue », et la « Cuban American National Foundation » impliqués dans des activités violentes et terroristes comme des attentats à la bombe, des assassinats et des actions de sabotage dirigés contre des civils Cubains.

Depuis 1959 ces groupes organisent des actions terroristes contre Cuba avec l’appui financier, logistique et moral d’agences gouvernementales US telles que la CIA. Ils doivent donc être considérés comme des instruments du terrorisme d’Etat US contre le peuple Cubain.

Le dossier des Cinq de Miami révèle l’hypocrisie et le double langage de la « guerre contre le terrorisme » menée par l’administration américaine. Il démontre que cette administration n’est nullement motivée par la volonté de protéger des civils innocents contre des attaques terroristes mais utilise aussi bien les mesures prétendument « anti-terroristes » que le terrorisme d’Etat comme instruments pour combattre la dissidence, l’opposition et la résistance à sa politique.

Pendant le procès initial à Miami la défense des Cinq n’a pas été autorisée à faire état du soutien illégal, ou même de l’organisation, des activités terroristes contre Cuba depuis 1959 par les gouvernements américains successifs. Un procès équitable est impossible tant que cette question ne peut être débattue  ouvertement et sans restrictions devant le Tribunal.

La décision courageuse prise le 9 aout 2005 par la  11th Circuit Courts of Appeal d’Atlanta analyse en détail la question de l’endroit où le procès a été tenu et de son influence sur le caractère équitable du procès. La décision arrive à la conclusion que les Cinq n’ont pas bénéficié d’un procès équitable. Elle fait état de plus de cent incidents, à commencer par la façon dont le jury avait été choisi, des commentaires faits par des jurés, la pression médiatique, le fait que la presse avait suivi des jurés jusqu’à leur voiture avec les caméras branchées, le fait qu’un témoin a traité un avocat « d’espion communiste » ainsi que le manque total de loyauté de la partie poursuivante pour arriver à la conclusion que la décision du Tribunal de Miami devait être annulée.

Le procureur de la Floride du Sud doit maintenant décider s’il lance de nouvelles poursuites ou si au contraire il se désiste. L’AIJD demande aux autorités judiciaires américaines de laisser tomber immédiatement toutes les charges contre les Cinq qui ont été détenus de façon injustifiée depuis 7 ans. L’AIJD se joint également à l’appel signé par des centaines de personnalités du monde entier pour que les Cinq soient remis immédiatement en liberté.

L’AIJD continuera à soutenir la campagne pour la libération des Cinq et prendra toutes les mesures nécessaires pour encourager les organisations membres dans tous les continents à participer activement dans cette campagne.